Correspondant : Myriam Siegwart

Plateforme d’entomologie, l’insectarium est avant tout le lieu d’élevage des modèles biologiques étudiés dans l’unité PSH. Ainsi des arthropodes ravageurs, comme le carpocapse des pommes, la tordeuse orientale du pêcher, le puceron vert du pêcher, le puceron cendré du pommier, la drosophile suzukii ou des arthropodes auxiliaires, y sont multipliés et font l'objet de diverses expérimentations.

Cette plateforme accueille des recherches sur des sujets aussi variés que :

• Les mécanismes de dispersion de certains insectes, auxiliaires ou ravageurs, pour mieux comprendre leur répartition dans un paysage agricole et déterminer leur rôle potentiel dans le contrôle biologique par conservation. Ce concept vise à modifier l’environnement ou des pratiques existantes pour protéger et favoriser des ennemis naturels des ravageurs de cultures
• L’efficacité et la durabilité d’une molécule naturelle comme aphicide
• L’intérêt de la biodiversité fonctionnelle au travers de suivis de prédation
• La génétique et la régulation des populations, la répartition spatiale, la biologie du carpocapse des pommes et de ses parasitoïdes
• La prédation des carpocapses des pommes par les oiseaux
• L'impact des pratiques phytosanitaires et la résistance des insectes ravageurs et auxiliaires aux insecticides
• L’utilisation de plantes de service pour lutter contre les pucerons.

La réalisation de ces recherches nécessite des équipements spécifiques :

• Une salle d’olfactométrie permettant d’évaluer les réponses d’insectes (attraction, répulsion, …) soumis à divers stimuli olfactifs (plantes entières ou composés volatiles). Grâce à ce dispositif, nous pouvons observer le comportement de pucerons fasse à des bouquets d’odeurs complexes émises par une ou plusieurs plantes en pot. Notre objectif est de trouver quelles seraient les plantes compagnes à associer aux plantes horticoles pour limiter les ravageurs ou attirer des ennemis naturels.

• Une chaîne d’électropénétrographie pour évaluer les séquences comportementales liées à la prise de nourriture des pucerons sur différentes plantes ou milieux artificiels. Une électrode fixée sur le dos d’un puceron est reliée par un circuit fermé à la plante testée. Les différents signaux électriques observés dans ce circuit correspondent à des phases d’alimentation du puceron (salivation, piqure d’essai, ingestion de sève…). Nous pouvons donc mesurer les préférences alimentaires de pucerons, sa durée d’alimentation, et comment la présence de plantes compagnes peut perturber son comportement alimentaire.

• Un laboratoire dédié à la manipulation de produits toxiques comme les insecticides ou leurs dérivés, et à des analyses biochimiques. Il est conçu pour héberger des études biologiques (tests insecticides, écophysiologie) et des tests biochimiques. Pour cela, un laboratoire entièrement autonome et équipé est jumelé à l’insectarium rendant possible le dosage d’activités enzymatiques associées à la résistance aux insecticides.

• Une salle d’observation et de prise d’images équipée de loupes binoculaires elles-même reliées à des appareils photos ou caméra, cette salle est le lieu de la détermination des insectes que nous étudions. En effet, l’identification des insectes peut être très complexe et minutieuse.
• Un abri-insectarium extérieur qui permet de travailler en conditions climatiques naturelles, condition nécessaire à certains élevages mais aussi à la conservation et la manipulation d’insectes sauvages issus du terrain

• Des chambres climatiques.
• Une salle de préparation de milieu artificiel / une laverie.

L’insectarium est une plateforme en activité incessante qui, par ses équipements et sa modularité peut s’adapter à l’accueil de nouvelles thématiques de recherches, souvent innovantes. Ainsi, l’un de nos projets d’avenir est la mise en place d’une salle dédiée à l’étude des comportements de dispersion chez des insectes (Système de caméras infrarouge et moulin de vol).