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Abstract

Les invasions biologiques constituent une composante majeure du changement global. Pourtant, on ne comprend toujours pas pourquoi certaines populations introduites deviennent envahissantes et d’autres non. Parmi les hypothèses les plus intéressantes, on trouve celle de la purge (i.e. l’élimination) des mutations délétères lors du processus d’introduction. Les mutations délétères constituent ce qu’on appelle le fardeau génétique car elles sont responsables d’une baisse de la valeur sélective des individus en s’accumulant dans le génome au cours du temps. Après l’introduction d’un faible nombre d’individus dans la future aire envahie, les niveaux de consanguinité et de dérive élevés peuvent conduire à exposer les mutations délétères à la sélection naturelle. Cela peut avoir deux conséquences : la diminution de la valeur sélective moyenne de la population, ou la purge des mutations délétère. L’hypothèse que nous faisons est que les populations qui deviendront effectivement envahissantes sont celles qui ont purgé une partie de leurs allèles délétères. Nous travaillons actuellement sur un projet qui vise à tester cette hypothèse à une grande échelle taxonomique – au moins 10 espèces d'insectes envahissants. À l'aide d'un protocole de capture d’exons que nous avons développé et conçu pour les espèces non-modèles, nous quantifierons et comparerons le fardeau génétique des populations natives d’une part et envahissantes d’autre part. Cet exposé sera l’occasion de présenter le projet, mais également une première série de résultats sur deux espèces emblématiques, la coccinelle asiatique Harmonia axyridis et la chrysomèle occidentale des racines du maïs Diabrotica virgifera virgifera.