Une revue couvrant 50 ans de recherches (en partie menées au GAFL) ‘Vat, un gène étonnant qui confère au melon une résistance à Aphis gossypii et aux virus qu’il transmet’

Nathalie Boissot, Alexandra Schoeny et Flavie Vnalerberghe-Masutti

La résistance aux pucerons a été identifiée en 1944 chez le melon. Cette résistance cible Aphis gossypii, une espèce de puceron cosmopolite qui est très polyphage. La résistance ‘Vat’ a  été observée dans plusieurs accessions de melon, et elle est contrôlée par un cluster de gènes. Depuis la description du ‘côté puceron 'du phénotype Vat à la fin des années 1960, chaque décennie a apporté son lot de  connaissances. Le ‘côté virus’ du phénotype Vat a été élucidé à la fin des années 1970, les premières variétés cultivées ont été mises au point et déployées dans les années 1980, avec la cartographie de la résistance dans le génome du melon dans les années 1990. Au cours de cette période, une succession de nouvelles technologies, comme l’électropénétrographie, a permis d’analyser le phénotype pléiotropique des melons Vat. Dans la première décennie du 21e siècle, le gène Vat a été affecté à la famille des gènes NBS-LRR, fournissant un nouveau socle de réflexion sur son mode d'action. Notre connaissance de la diversité génétique d’A. gossypii a également été affinée au fil du temps. Cette espèce est composée de plusieurs groupes génétiques correspondant à différentes races d’hôte spécialisées sur une famille de plante particulière. La race d’hôte cucurbitacées contient des lignées observées régulièrement sur le melon. La diversité génétique d’A. gossypii remet en question l’efficacité de la résistance Vat dans certains agrosystème, mais elle  nous offre aussi de nouvelles possibilités d'approfondir nos connaissances sur les mécanismes sous-jacents de la résistance Vat.

Frontiers in Plant Science, 7 (1420) DOI : 10.3389/fpls.2016.01420

Date de modification : 21 juin 2023 | Date de création : 12 octobre 2016 | Rédaction : JS