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3) Cailleret M., Nourtier M., Amm A., Durand - Gillmann M., Dav i H. (2014). Drought-induced decline and mortality of silver fir differ among three sites in Southern France. Annals of Forest Science, 71(6): 643-657 (http://prodinra.inra.fr/record/179436)

Plusieurs indicateurs suggèrent une augmentation des dépérissements forestiers à l’échelle globale. Les facteurs déclenchant de mortalité massive sont variés, mais les sécheresses apparaissent comme une des causes majeures. De plus, le risque de mortalité associé à la sécheresse est susceptible de s’accroître avec la baisse des précipitations et la hausse des températures. Nous avons travaillé sur ce sujet à partir de 2007 dans le cadre du projet ANR Dryade. Le coeur du dispositif expérimental mis en place consiste en trois gradients altitudinaux situés sur trois sites différents. La confrontation du climat passé et des indices de croissance des arbres a confirmé que la croissance du Sapin pectiné est surtout déterminée par les sécheresses estivales. La dynamique passée des indices de croissance a été comparée entre individus sains et morts. Les réactions des arbres à des sécheresses anciennes (1935 et 1989) sont des facteurs prédisposant de la vulnérabilité actuelle, les sécheresses plus récentes depuis 2003 étant le facteur déclenchant du dépérissement actuel. Au Ventoux, nous avons montré qu’à une même altitude, les arbres morts avaient eu une croissance juvénile significativement supérieure aux arbres vivants. Mais nous avons trouvé le résultat inverse sur les deux autres sites. Enfin, même si la plupart des études montrent que la croissance des arbres est reliée à leur taux de défoliation, Becker (Lévy et al. 19872) avait déjà observé que cette relation est vraie seulement lorsque les taux de déficit foliaire sont supérieurs à 40%. Les travaux de Maxime Cailleret (doctorant) indiquent que ce lien est encore plus complexe : en Issole, les arbres dont le houppier est très défolié ont la meilleure croissance. Si l’état du houppier d’un arbre est probablement un bon indicateur du changement temporel de vitalité, il ne peut pas être utilisé comme un indicateur spatial de la vitalité des arbres, car une défoliation partielle peut aussi être un mécanisme adaptatif face à la sécheresse.

2 Lévy, G., Becker, M., Lefevre, Y., Schipfer, R. (1987). Le dépérissement du sapin dans les Vosges : rôle primordial de déficits d'alimentation en eau. Annales des Sciences Forestières 44, 403–416. doi:10.1051/forest:19870402